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L'ostéopathe et le tissu conjonctif

Le corps est un système complexe, constitué de différents organes, eux-mêmes constitués de tissus dit nobles (propres à la fonction de l’organe) et de tissu de soutien appelé conjonctif.

Le tissu conjonctif est un continuum de tissu fibrillaire, vaste réseau présent dans tout le corps.

Il assure des rôles multiples :

  • Soutien,souplesse et déformabilité, cohérence Mécanique des éléments anatomiques entre eux.

  • Communication neurologique entre les éléments anatomiques : le tissu conjonctif contient des récepteurs neurologiques proprioceptifs, nerfs, plexus du système nerveux végétatif (qui commande les vaisseaux et organes).

  • Nutrition, drainage et communication circulatoire entre les éléments anatomiques : le tissu conjonctif contient artères et veines. Il permet l’apport en oxygène, le drainage des déchets, mais aussi la transmission d’informations d’ordre hormonales et immunitaires véhiculées par le sang.

Le tissu conjonctif doit posséder les qualités mécaniques physiologiques suivantes : souplesse et élasticité.


De part sont organisation multimicrovacuolaire décrite par le Dr J.-C. Guimberteau (voir la vidéo "promenade sous la peau" sur You Tube), ses fibrilles de collagène omnidirectionnelles à haute densité d’interconnexions, qui peuvent changer de direction et d’épaisseur à volonté, cette structure conjonctive est physiologiquement déformable et adaptable en fonction des contraintes qui lui sont imposées par la vie (compression et tensions).

Toute altération des qualités mécaniques conjonctives donne naissance à ce que l’on nomme la Lésion Tissulaire Réversible (L.T.R.). C’est cette L.T.R. qui intéresse l’ostéopathe.


 

Mécanisme d'installation de la Lésion tissulaire réversible:


La sollicitation optimale du corps (et donc du tissu conjonctif ) entretient l'état de santé.


Un tissu en situation de sollicitation non optimale peut être soit:

- sollicité à l'excès (hyper-sollicitaion), entrainant des lésions partiellement irréversibles ( hypersollicitations spatiales ou temporelles: fracture, entorse, déchirure, lésions et inflammations de sur-entrainement, usure). Ces sollicitations excessives provoquent une douleur spontanée. En réaction à cela, le corps va chercher à éviter au mieux cette douleur en se mettant en hypo-sollicitation secondaire (attitude antalgique de protection adoptée de façon réflexe par le patient , ou bien port d'un système de contention ou d'immobilisation type attelle ou plâtre).

- trop peu sollicité dans l'espace et dans le temps ( sédentarité, gestes professionnels, posture, facteurs extérieurs psycho émotionnels, alimentaires, etc...): hypo-sollicitation primaire.

Dans ces deux possibilités de sollicitation non optimale, une hyposollicitation du tissu conjonctif est observée.

Toute diminution prolongée de sollicitation (hypo-sollicitation) d’un tissu entraine une diminution de ses besoins énergétiques et donc une diminution des échanges sanguins en son sein… si l’état circulatoire est ralenti les qualités mécaniques du tissu sont altérées progressivement.

C’est la lésion ostéopathique, structurée au sein de tissu conjonctif. Elle s’objective à la palpation par une densité et une sensibilité lorsqu’on la sollicite manuellement.

La lésion tissulaire structurée est alors responsable de dysfonctionnements du tissu concerné : perte de qualité et d’amplitude de mouvement, réactions musculaires associées, … Cette perte de fonction partielle engendre l’auto-entretien de la L.T.R. dans le temps par une nouvelle hyposollicitation.

 

L' "enquête conjonctive" menée par l'ostéopathe:

L’ostéopathe doit mener une véritable « enquête » conjonctive. A partir de la plainte exprimée par son patient, il va d’abord tester le tissu localement à la recherche d’une L.T.R., puis à distance sur les zones pouvant être en inter-relation anatomique d’ordre : mécanique (plus ou moins proche), neurologique, ou circulatoire.

La connaissance de l’anatomie et des inter-relations entre les structures du corps guide l’ostéopathe dans une enquête logique.

Il est important de comprendre que rien n’est « imposé », rien n’est « corrigé » ni « remis en place » seuls les obstacles (objectivés par l’évaluation manuelle préalable) qui empêchent la mobilité et le fonctionnement du tissu sont levés. La nature fait ensuite le reste (capacité d’auto-régulation du corps, homéostasie).


Puisqu’il y a du tissu conjonctif partout dans le corps, la manipulation ostéopathique peut s’adresser au tissu conjonctif à différents niveaux :

  • tissu conjonctif de l’appareil locomoteur (articulations avec capsules et ligaments, aponévroses musculaires, gaines tendineuses, périoste)

  • tissu conjonctif viscéral abdomino-pelvien (péritoine et ses replis: fascias, mésos, ligaments, épiplons, culs de sacs) et tissu conjonctif des organes de la région cervico thoracique (ORL, thyroïde, diaphragme)

  • tissu conjonctif crânien (sutures crâniennes, membranes de tensions réciproques dure-mériennes, intra-osseux)

  • tissu conjonctif du système nerveux central (dure mère qui entoure les méninges) et périphérique (périnèvre qui entoure les nerfs)


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